Les Fourberies de Scapin,

Molière, 1671.

Les Fourberies de Scapin ne sont pas, à proprement parler, une comédie comme les autres.
Molière, en l'écrivant, ne s'est préoccupé sans doute ni d'étendre sa renommée, ni moins encore
d'exprimer une conception de la vie qui lui fût personnelle. Il n'a songé qu'à enrichir sa troupe et
à divertir son public : et il y a employé le moyen qui lui a paru le plus sûr et le plus rapide.

Une farce de circonstance, une œuvre pour ainsi dire anonyme, et sans la moindre prétention de
survivre au hasard dont elle était née : voilà ce qu'ont dû être, dans la pensée de Molière,
les Fourberies de Scapin.

Et s'il y a mis, par surcroît, assez de son génie pour les rendre immortelles, c'est en vertu de ce
privilège qu'a l'esprit de pouvoir « souffler où il veut ». Il a plu à l'esprit de souffler sur cette hâtive
besogne de traduction et d'imitation : et l'impromptu projeté s'est trouvé changé en un chef-d'oeuvre
de verve comique. 

T. de Wizewa